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Présentation du projet
Rien ne vaut un défi qui marie l’effort à la découverte, la lenteur à la contemplation. À travers un challenge personnel, non pas tourné vers l’exploit, mais guidé par l’envie de savourer chaque instant, j’ai parcouru en courant et sur trois jours, le pourtour du Marais de l’Audomarois. Objectif : ne rien accélérer, tout voir, renouer avec la richesse rurale et humaine de ce territoire unique.
Le Marais de l’Audomarois : Un Patrimoine à Part
Le Marais de l’Audomarois, bijou naturel près de Saint-Omer, est la dernière grande zone humide cultivée de France, labellisée par l’UNESCO et classée Ramsar, traversé par plus de 700 km de voies d’eau. Sur 3 700 hectares, il abrite une biodiversité exceptionnelle, 2 600 espèces répertoriées et 260 types d’oiseaux, ainsi que des paysages modelés par l’homme au fil des siècles : canaux, watergangs, fermes maraîchères et hameaux pittoresques. Ce site est le reflet vivant d’une symbiose rare entre activité agricole, patrimoine bâti, traditions et nature brute.
Un Challenge au Rythme du Marais
Mon défi ? En courant, réaliser le tour quasi exact du marais, en respectant ses limites géographiques, sur trois jours. Aucun chrono, juste l’envie de suivre, le plus fidèlement possible, les contours parfois invisibles sur le terrain, parfois réinventés sur les cartes ou à travers les sentiers de traverse. Le tracé, difficile à matérialiser, m’a obligé à improviser, chercher des chemins, questionner les passants, passer devant des maisons anciennes et longer d’innombrables étangs.
La carte du Marais de l’Audomarois
Il existe plusieurs cartes qui permettent de définir le contour du Marais de l’Audomarois. Parmi celles-ci, j’ai retenu l’une des plus précises qui est celle réalisée par le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale. C’est à partir de cette carte que j’ai réalisé le tracé de mon parcours autour du Marais à pieds et en courant.
Mon parcours autour du Marais
La carte ci-dessous montre le tracé réel que j’ai réalisé en courant pendant 3 jours autour du Marais de l’Audomarois. Chaque couleur représente un jour.
Le Programme des 3 jours
Au programme de ces 3 jours :
- Découverte tranquille entre hameaux et champs de choux-fleurs,
- Immersion au cœur des zones les plus rurales, apprécier le travail des maraîchers locaux et passages devant les longères emblématiques,
- Traversée de petits villages et retour progressif vers Saint-Omer, le regard rempli de paysages d’eaux et de roseaux.
Les cartes ci-dessous montrent mon cheminement autour du Marais de l’Audomarois au jour le jour avec la possibilité de les télécharger au format GPX. Les flèches latérales permettent de voir la carte du tracé ou de faire défiler les photos. En cliquant sur le titre de la carte, vous pouvez l’ouvrir dans l’application Strava en pleine page.
Jour 1 : 14 km en 2h12
De la Maison du Marais à Saint-Omer jusqu’à la Mairie de Clairmarais, à côté de l’église et de la Grange Nature (retour possible à la gare de Saint-Omer par la navette Mouveo – Ligne 5)
Jour 2 : 29,5 km en 4h25
De la gare de Watten-Eperlecques à la Marie de Clairmarais, à côté de l’église et de la Grange Nature (retour possible à la gare de Saint-Omer par la navette Mouveo – Ligne 5)
Jour 3 : 26,9 km en 3h50
De la Maison du Marais à Saint-Omer jusqu’à la gare de Watten-Eperlecques (retour à la gare de Saint-Omer par le TER)
Courir lentement, renouer avec l’essentiel
Loin du chrono, j’ai privilégié la lenteur, la disponibilité d’esprit, pour observer, sentir le vent, découvrir chaque parcelle de patrimoine, apprécier le travail des producteurs locaux (choux-fleurs, endives, citrouilles). Le marais n’est pas fait de lignes droites, mais de méandres discrets, de maisons basses, de pontons de bois et de petits commerces qui incarnent la tradition rurale et la convivialité de ce territoire.
Inspirations et Itinéraires : La Passion des Tours
Ce défi n’est pas un premier. Il s’inscrit dans la continuité d’aventures passées : le tour de Paris par les Boulevards des Maréchaux, le projet du tour de l’Ile de France par le GR1, le tour exact de chaque arrondissement parisien. Avant cela, il y eut un tour du Queyras avec mon père, et une tentative inachevée du Mont-Blanc en duo.
Mon inspiration principale ? Lionel Daudet, qui a fait, en 2011 et 2012, le tour de la France « exacte » et m’a montré que la rigueur géographique peut être l’occasion de découvrir l’invisible à sa porte, à condition d’accepter la surprise du terrain.
Ce que cela m’a appris
Ce genre de challenge apprend la patience, la souplesse, savoir se perdre pour mieux se retrouver et le plaisir d’observer. On y découvre la fierté de parcourir autrement des territoires connus, la richesse des lieux et la conscience de la fragilité de paysages rares. Il encourage aussi à sortir de l’objectif de performance pure pour goûter pleinement à la culture locale.
Statistiques du challenge
Ce périple s’est étalé sur trois étapes, totalisant une distance de 70,4 km (14 km + 29,5 km + 26,9 km), parcourue en un cumul de 10h27 (2h12 + 4h25 + 3h50). Cela représente un temps moyen d’environ 8,9 km/h ou un rythme de 7 min 57 sec par km, un tempo volontairement tranquille, propice à la contemplation du paysage et à la prise fréquente de photos.
Tout au long du parcours, de nombreux arrêts ont ponctué chaque étape : pauses photo, échanger avec des cueilleurs de champignons, observer le travail des producteurs locaux ou simples haltes devant une maison, un étang, un champ bordé de choux-fleurs ou d’endives. Ce choix d’allure permettait de savourer la diversité du patrimoine rural et de ramener une moisson d’images, vécues au plus près du terrain.
Ce challenge n’était pas une performance chronométrique, mais une aventure immersive, où les statistiques traduisent avant tout la capacité à ralentir, à regarder et à partager chaque instant du Marais audomarois.
L’aventure locale : explorer à portée de pas
Ce challenge running a confirmé une conviction profonde : il n’est nul besoin de traverser la planète pour vivre une aventure authentique et marquante. L’exploration du Marais de l’Audomarois démontre à quel point la proximité recèle un potentiel extraordinaire d’émerveillement et de découverte. Souvent, l’aventure se cache simplement au bas de sa porte ou au détour d’une rue familière, attendant d’être révélée à qui prend le temps de regarder autrement.
Le patrimoine rural, les petits hameaux, la nature discrète et les habitants révèlent un monde insoupçonné, fait de traditions, d’histoire et d’accueil. En s’ouvrant à son environnement immédiat, on cultive une curiosité renouvelée et on crée de nouveaux souvenirs, tout en tissant des liens avec son territoire et ceux qui l’habitent.
Redécouvrir son environnement local, c’est non seulement valoriser ce qui nous entoure, mais aussi contribuer à préserver ce patrimoine vivant. L’aventure locale n’exige ni moyens extraordinaires ni destinations exotiques : un pas hors de chez soi suffit, et chaque détour devient une opportunité d’évasion et de partage.
Un retour aux sources : renouer avec mes racines
Ce challenge running autour du Marais de l’Audomarois est bien plus qu’un simple parcours sportif : c’est une quête personnelle, un retour aux sources dans un territoire qui a forgé mon histoire. Né à Lille, j’ai grandi à Heuringhem, petit village du Pas-de-Calais situé aux portes du marais ; chaque paysage traversé résonne avec les souvenirs de mon adolescence, marquée par les chemins ruraux, les ruisseaux et la vie paisible des fermes locales.
Mon parcours scolaire s’est lui aussi inscrit dans cette géographie : le collège à Wizernes, le lycée Alexandre Ribot en plein cœur de Saint-Omer, au contact direct du Marais audomarois et de ses habitants. Plus tard, mes études supérieures m’ont mené à Lille et à Paris, m’éloignant quelque temps de cette région qui m’est chère.
Ce challenge représente donc une vraie parenthèse, une façon de retrouver mes racines et de renouer avec le territoire qui m’a vu grandir. Parcourir le marais, c’est célébrer un passé fait de souvenirs et d’attachement, tout en partageant la richesse d’un patrimoine local qui continue à m’inspirer et à me guider sur le chemin de l’aventure.
Conseils pour les aspirants à l’aventure
Préparer son itinéraire précisément mais accepter l’imprévu : le contour exact du marais est souvent impraticable, il faut adapter.
- Préparation des cartes et GPS recommandé : Strava, OpenRunner et IGN sont vos alliés (voir mes traces Strava plus haut avec la possibilité de les télécharger au format GPX)
- Privilégier l’échange avec les habitants et commerçants pour comprendre l’histoire du territoire.
- Rester flexible : l’essence du défi, c’est la découverte et non la performance.
- Garder l’appareil photo (ou le téléphone) prêt : les lumières et la faune du marais sont inoubliables.
Ce que je retiens
En trois jours d’efforts paisibles, j’ai appris qu’il n’y a pas de détour dans un marais : tout chemin mène à la rencontre, au patrimoine, à une version plus patiente de soi-même. Ce challenge, au fond, célèbre moins l’endurance que la curiosité. En courant lentement, en épousant les méandres de la nature, on retrouve le fil du temps, on se reconnecte à l’essentiel et on sème, partout où l’on passe, une envie de redécouvrir à son tour ces territoires discrets, entre ciel, eau et passion.
Album photos complet
Je vous partage ci-dessous l’album complet de toutes les photos que j’ai faites pendant mon tour du Marais de l’Audomarois.
Lien simple : https://photos.app.goo.gl/q2Pbzcuf7c7vfZPs6
Diaporama
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