Les carrières ont, joué un grand rôle dans la construction de la capitale de l’époque romaine à 1813 (interdiction définitive de toute extraction souterraine). Il reste quelques vestiges. Les catacombes sont d’anciennes carrières sous-terraines. L’exemple le plus ancien des carrières à ciel ouvert sont les arènes de Lutèce.
Entre les cloîtres du Val de Grâce et de Port Royal, sous les 14ème, 13ème et 5ème arrondissement de Paris, se trouvent les carrières des Capucins, site classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques fin 1999.
Creusées au XIIe siècle, ces carrières souterraines de pierre à bâtir (calcaire) avaient été exploitées du XIIIème siècle au XVème siècle notamment pour la construction de la chapelle du monastère des Capucins, de Notre Dame de Paris, de l’église Saint-Séverin et de la tour du temple. Les Capucins ont commencé les travaux de consolidation au XIIIème siècle. Les carrières auraient été restaurées au XIXème siècle. Le site est aujourd’hui géré par une association et des bénévoles. L’autorisation officielle d’aménagement du site a été obtenue en 1983.
Nous sommes entrés sous l’hôpital Cochin et sommes conduits pendant plus de 2 heures par un guide de l’association, à 20 mètres sous terre après 102 marches, à la lueur de lampes à acétylene. Un itinéraire de galeries souterraines d’environ 1.2 km de long a été aménagé.
Plusieurs usages ont été faits des carrières. Les champignons de Paris y étaient cultivés, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les carrières ont également servi d’abri de défense passive pendant le seconde guerre mondiale (1943)
Nous poursuivons notre visite dans les carrières à proprement parler.
Au fil de notre parcours, nous pouvons observer :
- un puits à vocation scientifique avec une échelle d’étiage par rapport au niveau de la Seine permettant de vérifier le niveau de la nappe phréatique
- des exemples d’inscriptions du sous-sol parisien (avec, selon les époques, une référence au calendrier républicain ou au calendrier grégorien) laissées par ceux qui ont réalisé les consolidations pour pouvoir s’orienter pour identifier les responsables et l’année des chantiers d’inspection des carrières. Les indications relatives aux points cardinaux s’appliquaient lorsque l’on était face à la plaque.
- des outils d’extraction du calcaire et de transport des blocs vers le puits d’extraction (utilisés jusque dans les années 1870). Avant de la confier à un tailleur de pierre pour la construction, on faisait sécher les pierres.
- des puits d’extraction
- les piliers et murs de consolidation
- les inscriptions d’étudiants d’école de médecine dans les années 1820
- un cabinet minéralogique qui montre la succession des bancs de roches avec les noms donnés par les carriers. Y étaient également entreposées les trouvailles archéologiques
- un fontis (effondrement) vu du dessous
- différents marquages et indications permettant de se repérer en sous-sol, les boyaux ne correspondant pas toujours aux rues. L’hôpital Cochin et l’hôpital du Midi (où étaient notamment regroupés ceux atteints de maladies vénériennes) créé dans le couvent des Capucins ont fusionné.
- des indications de niveau
- des plaques émaillés datant du 19ème siècle
- les marquages au carbone (qui disparaissent au bout de 400 ans).
- Les indications de sortie de secours des abris défensifs (plus valables)
- les outils des tailleurs de pierre
- une salle aménagée par l’association
- des sculptures réalisées par les tailleurs de pierre
- le jardin du dépôt des plans de l’inspection des carrières
- le plan de la fontaine avec l’échelle d’étiage
- une collection de lampes à carbure de calcium (acétylene), qui a un fort pouvoir éclairant et permet d’obtenir de haute température. Mais c’est explosif.
- la galerie de roulage servant à aux travaux de consolidation des anciennes carrières
Nous nous dirigeons vers la sortie…
Nous terminons notre visite par quelques photographies des travaux de restauration.
En pratique
Le site n’est pas ouvert au public mais des visites guidées occasionnellement par la SEADACC, association qui depuis 1973 assure l’aménagement du site et la restauration.
Pour en savoir plus : http://www.seadacc.com/
Pour les contacter : association@seadacc.com
Hôpital Cochin
27, rue du Faubourg Saint-Jacques
75014 PARIS