Johannes Vermeer (1632-1675), qui a commencé comme tavernier, n’a peint une petite cinquantaine de tableaux. Mort à 43 ans, il est surtout, de son vivant, connu localement par quelques collectionneurs. Il n’était pas le sphinx de Delft comme il a souvent été désigné, il n’était pas isolé.
C’est ce que propose de découvrir, une exposition dans le Hall Napoléon du Musée du Louvre, qui regroupe douze tableaux de Vermeer aux côtés de celles d’autres grands peintres hollandais du Siècle d’or : Gérard Dou, Gerard ter Borch, Jan Steen, Pieter de Hooch, Gabriel Metsu, Caspar Netscher, Frans van Mieris.
Pendant le siècle d’or, la peinture de genre, c’est à dire la peinture de la vie quotidienne, est raffinée pour montrer la puissance économique et commerciale ainsi que l’avancée culturelle de la Hollande.
L’exposition montre l’influence des différents peintres de cette époque. C’est souvent ter Borch qui a réalisé une première œuvre reprise par d’autres artistes avec un style et une intention spécifique. Ces 72 œuvres associes par sujet nous font prendre conscience des influences et des différences.
Il y a à la fois beaucoup d’organisation géométrique et beaucoup de suggestions dans les peintures de Vermeer. Il cherche à rendre ses peintures épurées sans éléments anecdotiques. Vermeer ne faisait pas de dessin préparatoire, il travaillait avec beaucoup de pigments ce qui lui permettait de retoucher ses tableaux (beaucoup de lapis-lazuli et de jaune).
Même si les sujets peuvent être proches (lettres, miroirs, visites, révolution scientifique…) de ceux évoqués par contemporains, l’œuvre de Vermeer a un caractère plus intimiste et poétique avec des couleurs adoucies. En juxtaposant au sein d’une même toile des natures mortes et des visages flous aux côtés d’objets très nets, il nous invite à observer ce que voient les personnages avec une certaine pudeur.
Vermeer n’apporte pas la nouveauté du sujet mais la passion de le faire.
En pratique
Jusqu’au 22 mai
Hall Napoléon
Musée du Louvre