Dans l’exposition « Le Théâtre des émotions », le musée Marmottan Monet présente près de 80 œuvres du Moyen Âge à nos jours qui retracent l’histoire des émotions et leurs traductions picturales du XIVème au XXIème siècle.
Toutes les nuances d’expression des sentiments y sont illustrées par des artistes aux styles très différents : la souffrance, l’ennui, la terreur, la colère, la joie, la surprise, le plaisir…
La diversité des représentations de ces émotions, de leurs formes, de leur intensité témoignent des variations de la manifestation des sentiments et de leur interprétation, du changement d’attention qui leur est portée.
Les sections du parcours de l’exposition illustrent l’évolution de la représentation des émotions avec les codes esthétiques, les avancées scientifiques et le contexte historique et social.
Symboliser l’émotion – Moyen âge et renaissance
La mobilité des traits du visage est substituée à des objets chargés d’exprimer l’émotion.
Dévoiler l’émotion – XVIIe siècle
Les éléments associés à l’émotion tendent à disparaître. Ce sont les visages et leurs positions qui vont exprimer le psychisme des modèles.
Codifier l’émotion – XVIIIe siècle
L’intérêt porté aux déformations des traits du visage au gré des émotions, trouve un aboutissement dans la publication posthume, du premier peintre du roi, Charles Le Brun « Méthode pour apprendre à dessiner les passions, proposée dans une conférence sur l’expression générale et particulière ». Les élèves des écoles des beaux-arts doivent se soumettre au Concours de têtes d’expression. La méthode dépasse rapidement le seul visage et s’étend à un corps théâtralisé et à un ensemble de mouvements et d’attitudes.
Individualiser l’émotion – Romantisme noir
Avec le romantisme, la conquête de l’individualité et l’exaltation d’un infini intérieur, le champ des émotions se développe et s’insère dans un récit. Le modèle et son environnement ne font désormais plus qu’un.
Expliquer l’émotion – Science et photographie
La science, soutenue par la photographie, en révélant les causes et les effets des comportements, libère la représentation.
Après 1914
Un certain nombre de fléaux sociaux (alcoolisme, addictions, la prostitution) accompagnent la fin du XIXème siècle et l’entrée dans le XXème, qui gagnent progressivement le droit d’être représentés. Les ravages de la Première Guerre mondiale ne vont faire qu’amplifier ce phénomène.
L’émotion passe aussi par l’usage de couleurs plus franches, dénuées de nuances pour affirmer le sentiment, voire la rébellion de l’artiste.
Détourner l’émotion – Après les guerres
La manière d’exprimer les émotions, influencée par les études de Sigmund Freud et les développements de la psychiatrie à la psychanalyse, est la traduction d’une nouvelle intériorité. L’irruption du monde mécanique a aussi des effets sur la représentation des émotions ou son absence.
En pratique
Jusqu’au 231 août 2022
2, rue Louis Boilly
75016 Paris