La Peste d’Albert Camus

9 Eve
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La Peste en bref

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai relu La Peste pendant la période de confinement. Beaucoup d’hésitations avant de me replonger dans ce roman qui m’avait beaucoup marqué il y a près de 30 ans (et m’a valu une belle insolation…), qui est passé dans les mains de mes deux filles. Mais une grande envie de retrouver l’ambiance particulière décrite par Albert Camus.

En avril 194., le Docteur Rieux, 35 ans, aperçoit plusieurs rats morts. Sa femme, malade depuis un an, part pour une station de montagne. Sa mère vient s’occuper de la maison pendant son absence. Le nombre de rats morts se multiplient. Jean Tarrou vient d’arriver à Oran. Il prend des notes sur qu’il observe dans la ville et notamment sur le nombre de rats morts retrouvés. Le Docteur Rieux est appelé d’urgence par l’employé de la mairie Joseph Grand au sujet de la tentative de suicide de Cottard, recherché par la police. Il part ensuite au chevet de son concierge qui ne se sent pas bien et dont la fièvre est élevée. Celui-ci meurt quelques jours plus tard. D’autres cas mortels suivent.

Le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes en premier lieu, parce qu’ils n’ont pas pris leurs précautions. Nos concitoyens n’étaient pas plus coupables que d’autres, ils oubliaient d’être modestes, voilà tout, et ils pensaient que tout était encore possible pour eux, ce qui supposait que les fléaux étaient impossibles. Ils continuaient de faire des affaires, ils préparaient des voyages et ils avaient des opinions. Comment auraient-ils pensé à la peste qui supprime l’avenir, les déplacements et les discussions ? Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu’il y aura des fléaux.

D’abord incrédule, le Docteur Rieux finit par admettre qu’il s’agit de la peste, qui a pourtant disparu de l’Occident depuis des années. La ville d’Oran entre alors dans une période difficile dominée par la peur et la réflexion.

Oui, tous avaient souffert ensemble, autant dans leur chair que dans leur crâne, d’une vacance difficile, d’un exil sans remède et d’une soif jamais contentée. Parmi ces amoncellement de morts, les timbres des ambulances, les avertissements de ce qu’il est convenu d’appeler le destin, le piétinement obstiné de la peur et la terrible révolte de leur coeur, une grande rumeur n’avait cessé de courir et d’alerter ces êtres épouvantés, leur disant qu’il fallait retrouver leur vraie patrie. Pour eux tous leur vraie patrie se trouvait au-delà des murs de cette ville étouffée. Elle était dans les broussailles odorantes sur les collines, dans la mer, les pays libres et le poids de l’amour. Et c’était vers elle, c’était vers le bonheur, qu’ils voulaient revenir, se détournant du reste avec dégoût. 

Le mot de l’éditeur

«- Naturellement, vous savez ce que c’est, Rieux ? – J’attends le résultat des analyses. – Moi, je le sais. Et je n’ai pas besoin d’analyses. J’ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j’ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d’années. Seulement, on n’a pas osé leur donner un nom, sur le moment… Et puis, comme disait un confrère : « C’est impossible, tout le monde sait qu’elle a disparu de l’Occident. » Oui, tout le monde le savait, sauf les morts. Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c’est… – Oui, Castel, dit-il, c’est à peine croyable. Mais il semble bien que ce soit la peste.»

Quelques mots sur l’auteur Albert Camus

Né en 1913 en Algérie, Albert Camus perd son père au combat en 1914. Sa mère, en partie sourde, ne sait ni lire ni écrire. À l’école communale d’Alger, Albert Camus est remarqué par son instituteur, qui l’aide à poursuivre ses études. Après qu’on lui diagnostique une tuberculose, il renonce à sa passion pour le football pour se consacrer aux études de philosophie.
De retour en France en 1940, Albert Camus intègre un mouvement de résistance à Paris puis devient rédacteur en chef du journal « Combat ». Dans son œuvre, il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l’absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l’absurde, révolte qui conduit à l’action et donne un sens au monde et à l’existence. Après la rédaction de ses ouvrages du cycle de l’absurde – le roman « L’Étranger », l’essai « Le Mythe de Sisyphe » (un essai) et la pièce de théâtre « Calligula » – il travaille sur le roman La Peste qui sort en 1947. Albert Camus reçoit le Prix Nobel de littérature en 1957. Il meurt le 4 janvier 1960 à l’âge de 46 ans dans un accident de voiture.

Notre avis

Ce roman décrit le quotidien des habitants de la ville d’Oran dans les années 1940 coupée du monde extérieur lors d’une épidémie de la peste, les réactions contrastées des hommes qui y sont confrontée. Il y a plusieurs degrés de lecture : l’humanisme, l’absurdité de l’existence, la résistance européenne contre le nazisme (la « peste brune »)…

Ce que l’on apprend au milieu des fléaux, c’est qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.

Albert Camus nous fait réfléchir sur les comportements adoptés par des hommes lorsque l’on restreint leur liberté.

Et Rieux, au moment de tourner dans la rue de Grand et de Cottard, pensait qu’il était juste que, de temps en temps au moins, la joie vînt récompenser ceux qui se suffisent de l’homme et de son pauvre et terrible amour. 

Aujourd’hui, ce roman fait écho à ce que nous pouvons parfois ressentir dans cette période de confinement liée à la propagation de l’épidémie de Covid-19, à nos relations avec les autres, à la solidarité.

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