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J’emporterai le feu en bref
Les protagonistes sont les mêmes que ceux des deux premiers tomes consacrés à la première et deuxième générations. Nous retrouvons Mehdi, en 1980, qui travaille désormais à la présidence du Crédit Commercial du Maroc.
Il vit avec Aïcha, gynécologue, qui est enceinte de 8 mois, et leur fille, Mia, 6 ans.
Il ne l’accompagna à la clinique pour la naissance de leur seconde fille, Ines, qu’à la fin du match de football qui a opposé le Maroc et l’Algérie.
Le mot de l’éditeur
“Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu’il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. “Mia, va-t’en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.”” Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l’exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois. Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d’une grande puissance.
Quelques mots sur l’auteur Leïla Slimani
Née à Rabat en 1981, Leïla Slimani étudie à Paris en 1999 en classes préparatoires littéraires. Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, et de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), elle travaille en tant que journaliste au magazine Jeune Afrique. Elle publie en 2014 son premier roman “Dans le jardin de l’ogre” qui est proposé pour le Prix de Flore 2014. Son deuxième roman, “Chanson douce”, a obtenu le prix Goncourt 2016, ainsi que le Grand Prix des lectrices Elle 2017. Elle a rédigé une trilogie sur l’histoire du Maroc et d’une famille : “Le Pays des autres“, “Regardez-nous danser” et “J’emporterai le feu”. Elle est aussi l’autrice d’essais et de bandes dessinées, comme celle inspirée de la vie de Suzanne Noël le tome 1 (1900-1921) et le tome 2 (1922-1954) “A mains nues”. Nous la retrouvons bien évidemment, entre autres, parmi les entretiens de “Femmes puissantes” de Léa Salamé et les portraits “La nouvelle Parisienne” de Lindsey Tramuta.
Notre avis
En relatant le vécu des membres de la troisième génération, et plus particulièrement le quotidien de Mia et d’Ines, l’auteur évoque son enfance et sa jeunesse avec une analyse très fine de la personnalité. Elle fait également allusion à la mondialisation qui a marqué cette période à travers des faits historiques marquants ainsi qu’à l’évolution de la société marocaine et ses liens avec l’Occident.
Ces histoires de racine, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importe le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.
Cette fresque familiale permet, via le prisme des différents membres de la famille, d’aborder la notion de racines, d’identité et d’exil mais aussi de montrer les différences entre la sphère de l’intime et la vie en société, entre les pays (Maroc, France, États-Unis, Royaume-Uni) entre la perception des choses selon l’âge, le sexe, l’éducation, les aspirations et le sens que l’on donne à la vie.
La vie d’avant existe comme les images d’un film qui défilent sans que personne ne sache de qui cette histoire est l’histoire.

