Summer de Monica Sabolo

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Summer en bref

Il y a 24 ans, Summer âgée de 19 ans, la sœur de Benjamin, a disparu lors d’un pique-nique au bord du lac Léman. Depuis quelques mois, Benjamin fait des « attaques de paniques » et des rêves où il revoit sa sœur. Lors des séances avec le Docteur Traub, des souvenirs de famille lui reviennent progressivement.

Le Mot de l’éditeur

Lors d’un pique-nique au bord du lac Léman, Summer, dix-neuf ans, disparaît. Elle laisse une dernière image : celle d’une jeune fille blonde courant dans les fougères, short en jean, longues jambes nues. Disparue dans le vent, dans les arbres, dans l’eau. Ou ailleurs ?Vingt-cinq ans ont passé. Son frère cadet Benjamin est submergé par le souvenir. Summer surgit dans ses rêves, spectrale et gracieuse, et réveille les secrets d’une famille figée dans le silence et les apparences. Comment vit-on avec les fantômes ? Monica Sabolo a écrit un roman puissant, poétique, bouleversant.

Quelques mots sur l’auteur Monica Sabolo

Née à  Milan en 1971, Monica Sabolo a grandi à Genève en Suisse. Après un investissement dans l’action pour la défense pour les animaux au sein du WWF, elle travaille à Paris en tant que journaliste. Elle publie son premier roman « Le roman de Lili » en 2000. « Tout cela n’a rien à voir avec moi » reçoit le Prix de Flore 2013 et « Crans-Montana » le Grand prix de la SGDL 2015. Le roman « Summer » est finaliste du Prix Goncourt des lycéens et finaliste du Prix du roman des étudiants France Culture – Télérama.

 

Rencontre avec l’auteur Monica Sabolo

Nous avons rencontré Monica Sabolo à là Elle Communauty House.
Monica est une auteure discrète mais qui a un univers singulier avec beaucoup de charme. Ses principales œuvres sont « Tout cela n’a rien à voir avec moi », « Crans Montana » et « Summer ».

Monica a écrit sa premier fiction à 6 ans : hier je suis allée sur la lune. Après ses études, elle part pour WWF en Guyane puis au Québec et en Thaïlande. Journaliste, elle écrit son premier roman. Elle est partie directement voir un éditeur son premier manuscrit sous le bras.  Elle a ensuite fait une pause parce qu’elle avait perdu son enthousiasme des débuts, ne se sentait pas à la hauteur face aux auteurs talentueux et a consacré du temps à ses enfants en bas âge.
Monica est fascinée par l’image. Elle fait beaucoup de photos pour se détendre. Elle envisageait d’ailleurs de faire un film. Son compte Instagram illustre bien cette approche : www.instagram.com/monicasabolo
8 ans plus tard, elle retournée à l’écriture avec des photos de la vie quotidienne légendées. Elle aime bien créer de la poésie avec des images banales. Tout est reparti avec le livre « Tout cela n’a rien à voir avec moi ». Elle a eu besoin d’incarner le réel avec des photos également avec « Crans Montana ». Avec la reconnaissance et le prix de Flore, Monica n’a plus besoin de cette attache au réel.

Dans « Summer », Benjamin, 17 ans, devient un homme en prenant du recul par rapport à ses parents et en s’intéressant aux secrets de famille, 25 ans après la disparition de sa sœur Summer pendant un pique-nique.
L’écriture est pour Monica presque un état de transe. Jusqu’à la moitié du livre, l’auteur a avancé et tâtonné avec Benjamin car elle ne savait pas encore ce que Summer était devenue. Monica s’est laissée portée par l’histoire et les personnages. Parfois, elle doit effectuer des ajustements lié à un manque de cohérence dans son récit.
L’auteur aime le rôle poétique de la nature, les éléments comme l’eau qui peu à la fois être douce et menaçante. Dans ce roman, l’eau prend une place importante. La nature est pour Monica un appel à la vérité malgré les non-dits et les secrets de famille. L’auteur apprécie aussi les frottements en l’adolescence pop et la nature « pop ». Le lac représente un peu l’inconscient de Benjamin.
Ce roman est aussi une charge sur la famille bourgeoise. Monica a vécu 25 ans dans une famille genevoise. Il y a un peu de sa vie dans ce roman.  Mais il y a aussi des sujets universels. Ce roman aborde de l’autorité des parents, l’abus de pouvoir et la transgression. La cellule familiale est la base de beaucoup de choses.

La figure récurrente de ses livres est l’adolescence. Les thèmes de cet âge sont essentiels pour l’auteur  : le passage à l’acte, les émotions, l’imaginaire, l’âge ou tout est possible… À l’âge adulte, on reste un peu ce que l’on a été adolescent. Adolescente, Monica avait ce sentiment d’étrangeté par rapport au monde, de retrait. Elle était déjà très observatrice, position qu’elle conserve en tant qu’écrivain.
Ses romans abordent souvent le sujet d’enfants abusés, la violence sur les jeunes femmes et le sentiment de culpabilité de la victime. Le mouvement de libération de la parole de ces derniers mois est très fort. Monica pense qu’il y a un avant et un après car toutes les femmes ont quelque chose à dire. Nous sommes à un début de prise de conscience. Son style poétique permet d’atténuer un peu cette violence.
Même si l’écriture est portée par les personnages, ces moments sont très ritualisés avec un début à 8h20 comme au bureau après un café, pendant une période calme avant l’effervescence de la journée.
Après la montagne dans « Crans Montana », le lac avec « Summer », son prochain roman aborde la forêt avec toujours l’adolescence comme thème dominant.

Notre avis

L’écriture est à la fois poétique, avec des évocations de la nature et de l’eau en particulier, et inquiétante avec cette quête de la vérité. Au fur et à mesure des bribes de souvenirs de Benjamin, nous prenons connaissance du contexte familial et découvrons ce qui s’est passé.

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