Sherlock Q-System, le jeu d’enquête à base de cartes

Un jeu brillant avec une proposition très intéressante et originale dans une petite boite et un petit prix.

8 François
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Nous avons pu tester la gamme de jeux Sherlock Q-System en jouant avec le scénario intitulé « Le majordome » : « Un majordome de Milwaukee, devenu célèbre suite à un héritage, est retrouvé mort… tout indique un suicide. Que s’est-il passé ? Comment ? Pourquoi ? »

Sherlock Q-System est une série de petits jeux d’enquête coopératif. Les joueurs s’entrainent pour résoudre un mystère. Les règles et la mécanique de jeu sont assez simples. On peut y jouer de 1 à 6 joueurs, à partir de 12 ans et pour des parties d’environ 30 à 40 mn. Dans Sherlock Q-System, les joueurs prennent le rôle de détective. Chaque boite comprend un scenario à résoudre. Et chaque scénario fonctionne de la même manière. Une boite de Sherlock Q-System est composé de 32 cartes. Les scénarios de Sherlock Q-System ne sont pas rejouables. Une fois l’histoire connue, il n’est pas possible de recommencer une partie avec la même boîte.

Mécanique du jeu

Une partie de Sherlock Q-System commence avec la lecture de l’introduction. Le jeu se déroule en deux phases : une phase d’investigation puis une phase de conclusion.

La phase d’investigation

Lors de la phase d’investigation, les joueurs jouent ou défaussent les cartes qu’ils ont en main. Les cartes représentent des indices sous la forme d’images, d’objets mais aussi de texte et d’indications. Les joueurs n’ont pas le droit de décrire précisément les cartes qu’ils ont dans leur main. Il existe certaines limites de communications. Ils ne peuvent communiquer que sur les mots soulignés ou sur les éléments qui sont avec des trombones.

Si le joueur pense que l’information de la carte est pertinente alors il peut la jouer. Dans ce cas-là, la carte est jouée. Elle est placée face visible au centre de la table. L’information est alors partagée et elle est commune à tout le monde.

Si le joueur juge que l’information de la carte n’est pas pertinente, alors elle est est défaussée. Elle reste face cachée. Dans ce cas-là, personne ne la verra. Par contre, le joueur pourra, le cas échéant, s’en rappeler s’il pense que ça peut resservir plus tard.

La phase de conclusion.

La phase de conclusion commence lorsque tous les joueurs ont vidé leur main et qu’il ne reste plus de cartes dans la pioche. Les joueurs perdent immédiatement s’ils ont défaussés moins de six cartes. S’ils sont toujours en jeu, ils discutent entre eux à propos des cartes qui sont faces visibles et élaborent ensemble une théorie.

Les cartes indices ne sont pas toutes égales. Certaines donnent des informations pertinentes et d’autres non. Les joueurs doivent  réussir à les identifier pour ne pas partir sur une fausse piste.

Fin de la partie

Il faut alors récupérer la feuille de règle, enlever le petit cachet qui cache les réponses et la solution. Dans un premier temps, il faut répondre à un petit questionnaire qui va mesurer votre performance et permettre de vérifier su vous avez trouvé les éléments pertinents de l’enquête.

Si on déplie encore le feuillet, on obtient les réponses aux questions avec une explication narrative qui décrit exactement ce qu’il s’est passé. Tout le raisonnement de l’affaire est expliqué avec, en référence, les numéros des cartes pour s’y retrouver dans l’explication.

Les cartes pénalités correspondent à des cartes que vous avez gardés face visible mais qui ne sont pas pertinentes. Elles vont alors retrancher des points. Chaque indice non pertinent qui n’a pas été défaussé enlève 1 point. Chaque bonne réponse donne 2 points. Comme il existe 10 questions, on peut donc avoir au maximum 20 points. Ensuite, on compare son score avec celui de Sherlock. Si on a obtenu 18 points et plus, on est alors l’équivalent ou l’égal de Sherlock. Par contre, si on a obtenu 6 points ou moins,  on est alors  l’équivalent de l’inspecteur l’Estrtade.

Conclusion

Sherlock Q-System est un système de jeu d’enquête coopératif en seulement 32 cartes. Les règles ont beau être simples, les scenarios demandent entraide et réflexion pour être résolus. Tout l’intérêt tactique du jeu est de trouver ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas avec en plus l’information limitée mais aussi ce qui se trouve au centre de la table.

Vidéo LudoVox

LudoVox a réalisé un Ludo-Chrono pour découvrir et présenter en 5 minutes « Sherlock Q-System » avec une vue d’ensemble du fonctionnement et du matériel.

Print and Play gratuit pour découvrir le jeu

L’éditeur propose un Print and Play gratuit pour découvrir le jeu. Il s’agit d’un mini-jeu gratuit de 31 cartes. Pour y jouer, il faudra imprimer le PDF en recto/verso en indiquant la feuille No 5 comme étant la page pour le verso. Vous pouvez télécharger le PDF ici.

Notre avis

D’une façon générale, nous aimons bien les jeux coopératifs mais aussi les jeux d’enquêtes, nous ne pouvions donc qu’aimer un jeu d’enquête coopératif comme peut l’être Sherlock Q-System.

Dans Sherlock Q-System, on joue une phase d’investigation ensemble, on discute, on propose une conclusion, on répond à des questions, on obtient un score puis on compare son score avec celui de Sherlock. Le jeu crée une atmosphère de doute, de communication et de coopération, tout ceci uniquement grâce à un petit paquet de cartes et une règle de jeu qui tient sur une feuille A5.

Dans un premier temps, ce qui rend le jeu intéressant est qu’il faut  réfléchir à ce qu’on va défausser et faire attention à ce qu’on va poser sur la table. La première difficulté du jeu est donc de devoir trier les informations pour savoir lesquelles sont pertinentes et lesquelles ne le sont pas. Pour cela, il va être nécessaire d’échanger un maximum avec les autres joueurs. Les échanges sont constants pendant toute la phase d’investigation.

Une fois la phase d’investigation terminée, les discussions continuent encore pendant la phase de conclusion pour essayer de se mettre d’accord. Chacun amène ses théories pour confronter ses idées et ses hypothèses.

Une autre chose que nous avions bien aimé dans Sherlock Q-System est que nous n’avons seulement accès qu’à une partie des données de l’enquête avec le fait qu’il existe une restriction dans la divulgation de l’information.

Une chose qui est assez frustrante est que, tout au long de la partie, on peut avoir une information qu’on n’a pas le droit de dire. C’est certes frustrant mais ça fait fait partie du jeu. Les limites du jeu, c’est qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on a le droit de dire ou de ne pas dire. En effet, la règle stipule qu’on n’a pas le droit de parler des cartes défaussées. Mais il est également dit que l’on peut élaborer et partager des théories en cours de jeu. C’est assez confus car, en règle générale, on élabore ses théories en fonction de ce que l’on a en main et de ce que l’on a défaussé. C’est un peu dommage comme sensation. Cette mécanique aurait pu être un peu plus travaillée.

Le déroulement du jeu est aussi très dépendant de la pioche. Une information semble n’avoir aucune valeur à un moment donné et tout d’un coup, elle change de valeur en fonction de ce qui vient d’être jouée sur la table. On peut, par exemple, avoir jeté une information qui contredit ou qui valide une théorie.

Lors de la phase de conclusion, il faut que tout le monde arrive à se mettre d’accord ou du moins une majorité. Lors de la phase de révélation, on doit d’abord répondre à un questionnaire de 10 questions. Les réponses sont à choix multiples. C’est un peu dommage car ça permet d’orienter les réponses au cas où les joueurs seraient partis sur une fausse piste.

Le nombre de point final n’est pas l’objectif ultime. Le plaisir du jeu est vraiment dans la discussion entre les joueurs. C’est un jeu où tout est basé sur la discussion, sauf bien sûr quand on joue en solo.

La deuxième partie du jeu est pour nous la plus intéressante et la plus vivante. Chaque joueur va partager son hypothèse sur la situation. Il faut réussir à interconnecter l’ensemble des cartes entre elles pour comprendre la situation dans sa globalité. C’est à ce moment-là qu’on a le droit de divulguer ce qu’il y avait sur les cartes qui ont été défaussées.

Le jeu fonctionne très bien à 3 ou à 4 joueurs car on a plus de cartes en main et donc plus de choix. Ca rend le jeu plus intéressant. A 5 joueurs, on n’a que 2 cartes en main. Il faut jouer l’une ou l’autre, ça limite les choix. Il existe aussi un système de règles spécialement conçu pour le mode solo et ça fonctionne plutôt bien. Le mode solo est vraiment intéressant.

Dans Sherlock Q-System, on n’est pas non plus dépourvu. Au dos du feuillet de règle, il existe un petit brief qui permet de se mettre dans l’ambiance avec quelques éléments narratifs. On peut aussi flasher un QR code qui explique la mise en place et qui nous lit l’introduction. Geek Attitude Game a également mis en ligne la petite mise en scène pour le démarrage avec un petit texte audio à diffuser avant de lancer la partie. C’est la version sonore du petit texte d’introduction qui nous permet de nous mettre dans l’ambiance avec quelques éléments narratifs.

Ecoutez les pistes audio d’introduction

Les manières de jeu et les comportements peuvent aussi changer et varier en fonction des joueurs. Les sensations peuvent être différentes et ça permet parfois d’approfondir un peu plus, de voir le potentiel du jeu, de confirmer la mécanique, de voir si les scenarios tiennent la route. Sherlock Q-System peut être vue comme un Sherlock Holmes Détective Conseil mais réduit à 30 mn la partie. Dans un autre exemple de jeux coopératifs où chacun dispose d’informations qu’il ne peut pas divulguer librement aux autres, on peut également citer Hanabi.

A noter que les trois premières enquêtes de la série Sherlock Q-System ont fait partie des quelques jeux recommandés par le jury du prestigieux « Spiel des Jahres » en 2019.

Certes, Sherlock Q-System est ce qu’on appelle un jeu kleenex, c’est à dire un jeu jetable mais qui est très bien pensé. Nous recommandons sans hésiter ce jeu. Il est très accessible et permet de passer un très bon moment en couple, en famille, avec des amis ou avec des collègues. Sherlock Q-System est une proposition vraiment très intéressante et originale. Avec ce format-là et ce tarif-là, ce serait vraiment dommage de s’en priver. On n’est vraiment pas loin d’un jeu brillant, voire même d’une perle. Ca donne vraiment envie d’essayer les autres scénarios.

D’autres scénarios disponibles

En plus du scénario « Le majordome » que nous avons joué, 11 autres scénarios sont déjà disponibles. Ils ont tous le même niveau de difficulté. Le scénario « Mort un 4 juillet » est un peu plus compliqué alors que le scénario « Dernier Appel » est un peu plus simple.

Liste du matériel

  • Un feuillet A5 qui contient les règles, le questionnaire et la solution
  • 32 cartes
  • 1 carte avec 1 QR code à flasher pour lire l’introduction

Fiche technique

  • Auteurs : Joseph Izquierdo, Marti Lucas
  • Illustratrice : Amelia Sales
  • Editeur : Geek Attitude Games pour la VF, Enigma Studio pour la VO
  • Nombre de joueurs : de 1 à 8 joueurs
  • Age conseillé : à partir de 12 ans
  • Durée : de 30 à 40 mn

L’éditeur a créé une page spéciale dédiée au jeu ici.
Le feuillet des règles du jeu est accessible en ligne ici.

Je veux le même

Sherlock Q-System : Le majordome

Voir le jeu sur le site de Philibert
Voir le jeu sur le site de Play-in

    

Les autres scénarios de la série Sherlock Q-System

 

Voir la série sur le site de Philibert
Voir la série sur le site de Play-in

    

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